Après une deuxième puis une troisième vague de l’épidémie du Coronavirus malgré une fermeture de l'ensemble des lieux culturels, il apparaît que salles de cinéma et autres musées ne constituent pas les principaux clusters de diffusion du virus. Néanmoins leur réouverture n’est pas au programme des prochaines semaines, en France du moins. Cette vacance prolongée de la Culture vivante laisse évidemment créateurs, administrateurs et bien évidemment spectateurs profondément atteints, elle interroge également sur la manière de viabiliser le modèle économique qui soutient les industries créatives et rend chaque jour plus urgente la nécessité de trouver des solutions concrètes pour permettre une réouverture progressive.
En Europe, les expérimentations continuent de se multiplier pour mettre au point des protocoles de réouverture, des salles de spectacle et de concerts notamment. Ainsi ce week-end c’est près de 5000 personnes qui ont eu la chance de participer à un concert de rock Barcelone, masquées mais sans distance de sécurité, presque comme avant. Pour réduire au maximum le risque de cluster, les spectateurs devaient présenter un test antigénique négatif, innovation, le prix des tests et des masques sont inclus dans le prix des billets, seul un résultat négatif permettait de valider le billet acheté en ligne. Pendant quinze jours les participants seront surveillés pour mesurer l’incidence réelle sur la diffusion du Covid. Fin 2020 la même organisation avait organisé un concert de 500 personnes dont aucune n'avait contracté le virus à la suite de l’évènement. Ce même week-end, l'Orchestre philharmonique de Berlin a organisé un concert-test de 1000 spectateurs, avec jauge réduite et test antigéniques obligatoire.
De nombreuses études ont prouvé que les lieux culturels constituaient les lieux publics les moins à risque, avec un R0 de 0,5 contre 1 dans un supermarché ou 1,5 dans un train. Néanmoins l’arrivée des nouveaux variants bien plus contagieux encourage les gouvernements à temporiser encore la réouv
erture de ces lieux temporairement non essentiels. Les musées par exemple ont été les premiers à rouvrir dans plusieurs pays européens comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou encore la Suisse. Avec une jauge plus facile à adapter et une infrastructure de ventilation indispensable déjà en place, ils n’ont abouti à aucun nouveau cluster dans ces pays.
Alors quelle perspective de sortie ? Alors que le festival d’Avignon a dévoilé une programmation enthousiasmante autour du projet ‘Se souvenir de l’avenir’ avec notamment le retour d’Isabelle Huppert dans le Palais des Papes dans une Cerisaie mise en scène par le portugais Tiago Rodrigues, la question demeure. Un pass sanitaire pourrait être le sésame pour reprendre progressivement une vie sociale et culturelle normale. Prévu en Europe d’ici mi-juin, il ne serait pas conditionné uniquement à la vaccination comme le Passeport vaccinal mais intégrerait notamment le résultat négatif d’un PCR récent pour pouvoir accéder à un restaurant ou une salle de concert. Israël fort des 50% de sa population vaccinée a déjà lancé son passeport vert pour accéder à ces lieux publics, New York ou encore le Danemark ont également lancé leur propre version.
Alors que l’école devient l’un des nouveaux champs de bataille de la diffusion du coronavirus en France, Apple a dévoilé un nouvel outil pour faciliter la création de contenu éducatif. Baptisé Teacher Portfolio, cet outil numérique comprend une vingtaine de modèles de cours en créant plus d’interactivité et d’immersion grâce au contenu audio et vidéo proposé par les autres outils de la galaxie Apple. Avec cet outil, les enseignants peuvent par exemple incorporer des effets spéciaux dans les leçons vidéo données à distance avec une fonctionnalité d’incrustation. Apple mise également sur le collaboratif avec la possibilité d’échanger entre enseignants dans une sorte de salle des profs digitale. Apple tente de rattraper son retard pris sur son grand rival Google qui a vu sa branche éducation Google Classroom exploser 2020, passant de 50 à plus de 100 millions d’utilisateurs actifs en quelques mois.
L’histoire de la food delivery a démarré en Inde en 1890 - Uber n’était pas encore dans les cartons - lorsqu’un riche homme d’affaire indien demande à un jeune homme de lui porter son repas du midi sur son lieu de travail se trouvant de l’autre côté de la ville de Bombay. 130 ans plus tard, c’est toute une armée de Dabbawallah qui officie à Bombay jusqu’au début de l’après-midi. Les Dabbawallah, littéralement livreurs de gamelles, ont mis au point un système de livraison sans faille, adapté aux livreurs ce qui leur permet de dispatcher les bonnes commandes aux bons endroits sans savoir lire ni écrire. Les boîtes-repas sont distribuées avec une telle précision que leur taux d'erreur est estimé à 1 pour 16 millions… Les chercheurs d’Harvard Business School ont d’ailleurs étudié ce système unique au monde qui défie les plus grandes entreprises de food delivery bien loin d’un taux d’erreur aussi bas. Dans l’ensemble du pays, elles sont deux à officier : Swiggy et Zomato - qui a racheté la filiale Indienne d’Uber Eats - se partagent le marché. Lancé en 2008 à New Delhi par Deepinder Goyal et Pankaj Chaddah, Zomato est une plateforme qui permet à l’origine de trouver facilement des restaurants à proximité. La start up a rapidement ajouté une corde à son arc en mettant en place un service de livraison à domicile et a entrepris une stratégie très agressive de croissance externe : la start up a acquis 13 sociétés depuis le début de son aventure. Aujourd’hui, l’entreprise revendique couvrir plus de 10 000 villes dans 24 pays et employer plus de 5 000 personnes dans le monde. Après avoir levé près d’un milliard de dollars, Zomato, soutenue par Ant Group, chercherait à faire son entrée en bourse d’ici le mois de Septembre… Stay tuned !
Faut-il boycotter et remplacer les artistes ou personnages publics coupables d'agressions sexuelles ou de propos racistes comme le sont les artistes reconnus coupables de meurtre ? Telle est la question centrale au cœur du mouvement de la cancel culture, la culture de l’annulation. Cette mouvance a émergé aux Etats-Unis dès 2017, de concert avec le mouvement MeToo et a depuis fait son apparition en France. Nick Canon, lui, est un fervent militant de la counsel culture, la culture de l’éducation et de l’accompagnement. Accusé il y a peu d’avoir tenu des propos antisémites lors d’une émission qu’il présentait, le cancel mouvement a mené à son éviction immédiate de la chaîne MTV. Souhaitant aller plus loin que la simple repentance publique, le chanteur et animateur s’est rapproché de plusieurs dirigeants juifs, dont l'American Jewish Committee (AJC), dans le but d'apprendre et de ressortir grandi de cette erreur comme il l’explique dans la série-documentaire Soul of a Nation sorti mardi dernier qui retrace notamment son processus de techouva. C’est ce processus d’apprentissage et de remise en question de ses propres décisions qu’il souhaite normaliser via ce documentaire pour mettre fin au racisme.