Seul ou accompagné ? Apple continue à entretenir le mystère sur son projet de voiture autonome en projet depuis plus de dix ans. Cette hésitation fait souffler le chaud et le froid sur les acteurs traditionnels de l’automobile, fin janvier des rumeurs avaient couru sur le choix du coréen Kia comme sous-traitant principal du véhicule. Très secret Apple était finalement sorti de son silence pour démentir cette information, faisant perdre plus de 15% en bourse à Kia et près de 6% à son entreprise mère Hyundai Motors.
Si la firme de Cupertino reste très prudente dans son projet de mobilité, d'autres acteurs issus de l’écosystème tech ont déjà sauté le pas. Et notamment l’un des principaux sous-traitants d’Apple, le taiwanais Foxconn. Celui-ci veut appliquer à la filière des voitures électriques et autonomes le même modèle qu’il a construit avec succès dans la téléphonie en mettant à disposition des constructeurs une “plateforme ouverte logicielle et matérielle de véhicules électriques”.
L’entreprise a déjà noué plusieurs partenariats pour tester et enrichir cette plateforme. En début d’année Foxconn s’est associé avec le constructeur automobile chinois Geely pour proposer une offre d'externalisation complète. Foxconn apportera un conseil sur les technologies à embarquer et Geely la capacité de production de voitures et de pièces détachées. Foxconn vise plus largement une intégration totale de la filière mobilité électrique, le géant est également co-investisseur avec Alibaba dans XPeng, le Tesla Chinois.
Si les lignes bougent rapidement dans le domaine des mobilités électriques, qu’en est-il des autres formes de mobilité ? Les acteurs traditionnels du manufacturing peuvent-ils reprendre la main sur les mobilités du futur ? L’aérien urbain par exemple est un marché en pleine croissance, où régulateurs, startups et grands groupes s’activent pour accélérer le passage à des solutions tangibles. Si on associe encore l’aérien dans les villes aux fameuses voitures volantes pop des Jetsons, le recours à ces solutions pourrait devenir une réalité plus rapidement que prévu.
L’Europe prend ces nouvelles technologies très au sérieux et veut s’assurer qu’elle pourra facilement les déployer dans ses villes. Pour avancer concrètement, le programme SESAR pilier technologique de l'initiative Ciel Unique en Europe a lancé un nouveau consortium baptisé AMU-LED (Air Mobility Urban - Large Experimental Demonstration) visant à tester en conditions réelles des nouveau services de mobilité aérienne en ville. L’objectif du programme est de détecter les meilleures applications pour réduire la congestion, la pollution et les accidents de la route dans les grands centres urbains. Pendant deux ans seront testés différents types de drones et aéronefs sur plus de 100 heures de vols. Certaines initiatives sont déjà très avancées, par exemple Coventry au Royaume-Uni a inauguré un héliport opéré par Hyundai pour tester sa division ‘Urban Air Mobility'. Plus proche de nous, en octobre 2020 la région Ile-de-France, la RATP et le groupe ADP ont créé une filière Mobilité Aérienne Urbaine pour tester ces nouveaux services en conditions réelles à Pontoise et les déployer dès 2030. Parmi toutes les technologies, un type de véhicule sort du lot et commence à faire de l’ombre aux drones. Les eVTOL (véhicules électriques à décollage vertical) attisent l’intérêt des startups et des géants du secteur du fait d’une plus grande simplicité de conception. Situés entre l’avion et l'hélicoptère, ces véhicules peuvent être utilisés notamment pour des services de taxis volants.
La startup californienne Archer veut prendre la main sur la filière en collaborant avec des acteurs historiques de la mobilité. D’un côté l’entreprise a conclu un accord avec Stellantis (Fiat Chrysler et PSA) pour l’aider à passer à l’échelle sur la fabrication et le fuselage de ses véhicules. Côté commercial, Archer a vendu 200 appareils à United Airlines pour un montant d’un milliard de dollars, l’objectif de la compagnie est de proposer un service de mobilité entre les centre-villes et les principaux aéroports où elle opère. Pour une fois cet accord entre startup et grand groupe se fait dans les deux sens, de son côté United Airlines apportera son savoir-faire dans la gestion de l’espace aérien pour aider la startup à déployer ses véhicules sur des trajets courts. La preuve que dans ces nouvelles mobilités la réalité n’est pas aussi binaire qu’on pourrait le croire...
Ça chauffe chez les GAFAM. Mark et Tim ne sont pas copains. Ca on le savait. Apple et Facebook officiellement en guerre par contre c’est nouveau. Depuis le mois de décembre et l’annonce du retard de lancement de sa plateforme d’App Tracking Transparency, l’inimitié personnelle opposant les deux hommes change d’échelle alors que leurs deux sociétés incarnent deux visions diamétralement opposées du futur de la tech. Pour Apple, l’enjeu est d’attirer les utilisateurs dans son écosystème hardware et software fermé qui lui permet de se positionner en défenseur de la vie privée. Pour Facebook, l’enjeu est de monétiser toujours plus des services gratuits via la publicités en faisant fi de la confidentialité des données dans un monde hyper connecté. Avec son ATT, Apple semble pourtant prendre l’ascendant à une époque où le traumatisme est fort concernant la gestion des données personnelles notamment suite au scandale Cambridge analytica et à l’élection de Donald Trump. D’ailleurs, lorsque Tim Cook a annoncé un retard dans le lancement de la plateforme, ce n’est pas moins de huit ONG, dont Amnesty international ou encore Human Rights Watch qui ont sollicité le dirigeant pour lui faire part de l’importance de ce projet pour la protection de nos vies privées. De l’autre côté de la rue, c’est la course chez Facebook qui cherche à tout prix une riposte alors qu’Apple réaffirme que “La vie privée est un droit fondamental”. Cette semaine, c’est le Wall Street Journal qui enfonce le clou en rapportant les propos d’un Mark Zuckerberg, fou de rage, qui aurait ouvert un meeting avec une déclaration implacable : “Nous devons faire mal à Apple”. Apple 1 - Facebook 0.
CookMyGrub, Foodbuddy ou encore DishDivvy ont vu leur notoriété et leurs nombres d’utilisateurs exploser depuis mars 2020. Ces plateformes de mise en relation permettent à des cuisiniers amateurs de vendre leurs plats faits maison à leurs voisins ou à toute personne géolocalisées à proximité. Une bonne idée qui permet aux particuliers d’arrondir leurs fins de mois avec un revenu complémentaire et qui permet aux consommateurs d’avoir accès à du fait maison à moindre coût. Oui mais non. En réalité, les dérives sont de plus en plus nombreuses, notamment en Inde et en Angleterre où le phénomène prend une ampleur sans précédent. Rien que dans la ville de Chennai - 7 millions d’habitants tout de même - c’est plus de 150 HBB (Home Based Business) qui ont vu le jour dans le secteur de l’alimentaire en l’espace de quelques mois. Suite à des manquements au niveau de la qualité des plats cuisinés, les autorités indiennes vont dorénavant effectuer des contrôles fréquents et minutieux chez les personnes qui fabriquent et vendent de la nourriture à domicile; comme c’est déjà le cas pour les restaurateurs. De plus, les chefs devront se déclarer préalablement auprès de la FSSAI sans quoi ils risquent des amendes mais aussi la prison. L'Angleterre voit émerger depuis Mars 2020 un phénomène similaire avec une explosion du nombre d’HBB dans la food : plus de 44% des entreprises créées dans la restauration durant le premier confinement sont des HBB selon la FSA Food Standards Agency (FSA). Au final, c’est plus de 2 000 HBB alimentaires qui ont été inscrites au registre du commerce au UK en 2020. Ces particuliers cuisinent puis vendent de la nourriture sur les réseaux sociaux comme Whatsapp, ce qui met une pression supplémentaire sur un système d'inspection de l'hygiène qui est déjà mis à rude épreuve en raison de la crise sanitaire. Selon les experts, c’est un véritable fléau puisque la vente via les réseaux sociaux permet aux entrepreneurs de toucher leur clientèle sans avoir besoin de s’enregistrer auprès des services compétents, passant ainsi sous les radars.
Il y a encore quelques années on annonçait la mort des grands studios hollywoodiens cannibalisés par Netflix qui avait coup sur coup bouleversé les codes de la distribution et de la production de l’industrie du cinéma. Force est de constater que les acteurs traditionnels bien que secoués par la crise du Covid ont réussi leur entrée dans l’univers du streaming. Parmi les plateformes lancées aux Etats-Unis, Disney avec son offre Disney + tire son épingle du jeu. L’offre de streaming du géant visait 90 millions d’abonnés en 5 ans, il en est aujourd’hui à 95 après 15 mois d’existence ! Comment l’entreprise de Burbank s’est-elle fait une place de choix face aux géants tech comme Netflix ou Amazon Prime ? La réponse se trouve dans son catalogue impressionnants de productions classiques, issues de ses propres studios Disney mais également de ses récentes acquisitions comme Marvel, Lucasfilm ou encore National Geographic. Véritable asset stratégique puisque les films de ces studios vont progressivement disparaître des catalogues de ses principaux concurrents et ainsi devenir exclusifs à Disney +. Pour passer à l’échelle et atteindre un nouvel objectif de 230 millions d’abonnés d’ici 2024, l’entreprise vise sur une expansion à l’international rapide et la production de nouveau contenu comme les séries Loki ou Falcon, d’ici la fin de l’année la plateforme devrait diffuser plus de 80% de contenu original. Avec ses autres plateformes Hulu et ESPN+ Disney s’est constitué une communauté de plus de 135 millions d’abonnés, rien de quoi rougir face aux 200 millions d’abonnés que Netflix a accumulés en 15 ans...